Historique

GRATIENNE ET CHRISTOPHE MERY

 

La croix huguenote

Elle sert exclusivement de signe de reconnaissance entre "parpaillots" de France, mais doit constituer un témoignage évangélique.
Les protestants ont été systématiquement exclus du droit de postuler ou de recevoir des décorations :
ordre du Saint-Esprit institué par Henri II en 1578
ordre de Saint-Louis institué par Louis XIV en 1693

Louis XV créa le Mérite Militaire en 1759 ; décoration destinée cette fois à récompenser des officiers protestants. Mais ces derniers n'étaient pas français d'origine, mais descendants de huguenots établis hors des frontières et y servant le roi de France dans les régiments étrangers.

Un orfèvre protestant à l'esprit pratique et frondeur eut l'idée de créer, à l'usage de ses seuls coreligionnaires, un insigne dont la forme générale aurait l'avantage d'être familière, mais dont certains détails et une disposition originale rappelleraient sans les plagier, les décorations défendues. C'est ainsi que le nimois Maystre, demeurant 4 rue du Marché, imagina vers 1688, de suspendre la colombe à une croix de Malte fleurdisée.

Le peuple protestant s'enthousiasma pour un bijou dérivé de la plaque qui ornait la poitrine de ses principaux adversaires. On dirait vraiment que le peuple protestant, sur l'initiative de cet orfèvre, a voulu dire aux cent chevaliers triés sur le volet, de l'ordre du Saint-Esprit : "Vous n'avez pas le monopole du Saint-Esprit ! Dieu a promis de le répandre sur toute créature. Nos prophètes, nos inspirés le possèdent autant sinon plus que vous ! nous croyons au sacerdoce universel !…"
Des femmes protestantes choisiront cette croix de préférence à la croix latine, qui avait un caractère catholique affirmé, et dont Théodore de Bèze avait récusé la figure matérielle.

La légende prétend qu'après la révocation de l'Édit de Nantes, la larme adjointe à la croix de Malte aurait symbolisé les pleurs de l'Église Réformée affligée ou langue de feu semblable à celle qui, à la Pentecôte, se posèrent sur la tête des disciples. Il s'agit en fait d'une ampoule représentant la fiole sacrée que l'on conservait dans la cathédrale de Reims. Elle était remplie d'une huile réputée intarissable et qui depuis, servit à sacrer tous les rois de France. Par cette ampoule, ils n'ont cessé de prier avec l'encouragement et l'exemple des synodes.

 
Fleurs de Lys stylilisées. Les protestants tenaient à proclamer malgré les persécutions, leur attachement au roi.
Rai de lumière évoquant la trinité.
Colombe représentant le Saint-Esprit, venant du ciel vers la terre la tête en bas. Hommage à la puissance de Dieu venant habiter dans le cœur de ceux qui l'évoquent. En se remémorant le texte biblique du déluge, la colombe joue aussi le rôle de la messagère le la délivrance.

 

Extrait du site de l'église réformée de France http://www.eglise-reformee-fr.org/ avec l'aimable autorisation du Pasteur Jérome Cottin

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